Entrepreneurs, la valorisation de votre start-up compte !

Valoriser une entreprise est une partie très importante du processus de levée de fonds, en particulier si cela se fait au moyen d’actions. Cependant, c’est aussi un processus imprécis et extrêmement difficile à cause du faible état de maturité ou l’état d’idéation dans lequel se trouvent de nombreuses start-ups/PME. En effet, il est presque impossible d’évaluer une entreprise qui possède peu d’actifs, mis à part une idée et la promesse d’engagement de quelques co-fondateurs enthousiastes. Un moyen d’éviter cette question dès le début est de considérer la dette convertible, une forme de financement mezzanine mentionnée plus-haut. Cependant, à un moment donné, il sera nécessaire de déterminer la valeur de votre entreprise.

Il est primordial que chaque entrepreneur comprenne l’importance de l’évaluation de son entreprise. En effet, cela affecte non seulement les perspectives à court terme de l’entreprise, mais peut également avoir des conséquences importantes sur la suite.

Les entrepreneurs disposent de nombreuses ressources en ligne qui les aideront à mieux comprendre le fonctionnement de la valorisation financière. Dans l’encadré suivant, nous fournissons un exemple de base pour présenter le concept et expliquer pourquoi il est important.

Valoriser votre start-up

Imaginez qu’un entrepreneur fictif ait une idée pour une entreprise de commerce électronique. Il en discute avec un ami et les deux décident de créer une société autour de celle-ci : Widgets SA. Les deux amis vont travailler sur la société pendant un mois, développant une stratégie et un plan d’affaires plus clairs, ainsi que la conception d’un site Web qu’il souhaite présenter à des potentiels investisseurs. Parce qu’ils ont consacré le même temps à cette idée, ils ont décidé qu’il était juste de scinder la propriété de l’entreprise en deux. Ils émettent 1 000 actions de l’entreprise et prennent 500 actions chacun, ce qui signifie que chacun détient 50% de l’entreprise.

Après avoir passé un peu de temps à travailler sur leur idée et le pitch, ils contactent plusieurs investisseurs providentiels (business angel), dont l’un est intéressé. Ce dernier décide d’investir 10 000 euros dans l’entreprise, pour aider les fondateurs à mettre en place un site Web opérationnel et à commencer à constituer le portefeuille de produits qu’ils souhaitent vendre sur leur site. En échange, le business angel obtient 100 actions. Il possède donc 100/1100 actions (9,1%), tandis que les fondateurs en possèdent maintenant 500/1100 (45,45%) chacun. Au vu de l’investissement du business angel, l’évaluation post-investissement est de 110 000 euros. À ce stade, le prix par action est de 100 euros (= 110 000 euros / 1100).

Widgets commence à attirer l’attention des médias et des clients quelques mois plus tard. Les choses continuent à bien se dérouler et plusieurs fonds de capital-risque sont intéressés à investir dans l’entreprise. Les fondateurs de la start-up sont optimistes quant à leurs perspectives et décident qu’ils ont besoin de 100 000 euros pour assurer la pérennité de la société pendant les six prochains mois. Ils se tournent vers un fonds de capital-risque, qui accepte d’investir l’argent en échange de 500 actions. A ce stade, 500/1600 des actions sont détenues par le fonds de capital-risque. Un consensus a émergé sur la valeur estimée de l’entreprise à 320 000 euros. Le prix par action après cet investissement s’élève à 200 euros (= 320 000 euros / 1600). Cela signifie que si l’investisseur providentiel (business angel) souhaitait (et était capable de) effectuer un retrait, il / elle aurait réalisé un rendement de 100%.

Bien sûr, l’une des questions clés est de savoir comment l’investisseur obtient une certaine valorisation et, par la même, la participation qu’il accepte dans l’entreprise. De nombreux facteurs entrent en ligne de compte pour déterminer cela, notamment les flux de trésorerie qu’une entreprise s’attend à dégager, la performance actuelle et même le nombre d’investisseurs intéressés par l’opération.

Diverses méthodologies sont utilisées pour proposer une évaluation d’entreprise. Les principales comprennent : les flux de trésorerie actualisés, les méthodologies basées sur des multiples et sur les actifs.

Modèle DCF (Discounted Cash Flow) 

Flux de trésorerie actualisé La méthodologie DCF calcule les flux de trésorerie que l’entreprise s’attend à réaliser dans le futur et les actualise pour déterminer leur valeur aujourd’hui. Cela implique de prendre toutes les liquidités à venir et d’y ajuster l’inflation et le risque pour connaître la valeur actuelle de ces flux de trésorerie. Le taux de remise est une variable très controversée qui sera défini par le bailleur lors de l’évaluation de l’investissement. C’est une bonne idée de créer plusieurs scénarios avec différents taux de remise et donc différentes valeurs actuelles nettes. Assurez-vous de pouvoir expliquer le raisonnement qui sous-tend les différents scénarios.

Modèle de multiples

Le modèle de multiples compare des entreprises similaires pour obtenir la valorisation. Si une entreprise en démarrage (semblable à la vôtre en termes de secteur, de taille, de modèle économique, etc.), dont les ventes s’élevaient à 50 000 euros valait 100 000 euros, cela impliquait une valeur de vente multiple de 2 (100 000/ 50 000). Si la start-up est vraiment similaire à la vôtre, vous pouvez utiliser ce multiple pour évaluer votre start-up. En supposant que votre start-up ait réalisé des ventes de 40 000 euros, sa valeur serait donc de 40 000 euros x 2 = 80 000 euros.

Modèle des actifs nets

L’approche de valorisation des actifs nets calcule la valeur totale des actifs corporels dont l’entreprise dispose moins les engagements sur ces actifs. Pour les entreprises en démarrage, cela donne généralement la valeur la plus basse, car la plupart des entreprises en démarrage ne possèdent pas beaucoup d’actifs - ce sont les actifs incorporels comme l’idée, le potentiel et le talent d’équipe qui attirent les investisseurs.

Il est important que chaque entrepreneur comprenne que le prix final d’une transaction est une combinaison de l’évaluation et de la négociation entre l’investisseur et l’entrepreneur.