Estimer la valeur de votre start-up
En effet, de nombreuses start-up sont en phase d’idéation. Or, il est pratiquement impossible d’estimer la valeur d’une entreprise dont les seuls actifs sont une idée et la volonté de quelques cofondateurs motivés. Pour éviter d’avoir à aborder cette question au démarrage, une solution consiste à envisager d’utiliser la dette convertible, une des formes de financement mezzanine mentionnées ci-dessus. Il faudra, toutefois, à un moment ou à un autre déterminer la valeur de votre start-up.
Chaque start-up doit savoir comment évaluer sa valeur et pourquoi ce calcul est si important. En effet, non seulement cette évaluation affecte les perspectives à court terme de l’entreprise, mais elle peut également avoir des conséquences plus tard. Il existe de nombreuses ressources en ligne pour aider les entrepreneurs à mieux comprendre comment fonctionne l’évaluation.
Un des points fondamentaux consiste, bien sûr, à savoir comment l’investisseur obtient son évaluation, dont découlera la part d’actionnariat qu’il acceptera de prendre dans l’entreprise. De nombreux facteurs entrent en jeu, notamment les cash-flows que l’entreprise prévoit de dégager, ses performances actuelles et même le nombre d’investisseurs intéressés.
Il existe différentes méthodes pour évaluer la valeur d’une entreprise. Les plus utilisées sont les suivantes : actualisation des flux de trésorerie, évaluation par les multiples et valorisation patrimoniale.
Actualisation des flux de trésorerie
La méthode d’actualisation des flux de trésorerie calcule les cash-flows que la start-up prévoit d’obtenir à l’avenir et actualise leur valeur à la date d’aujourd’hui. Cette opération consiste à ajuster la valeur de toutes les liquidités que l’entreprise recevra dans le futur en fonction de l’inflation et du risque pour en déterminer la valeur actuelle. Le taux d’actualisation est une variable très polémique qui sera fixée par le fondateur au moment où il évaluera l’investissement. L’idéal est de créer plusieurs scénarios assortis de taux d’actualisation différents et donc de valeurs actuelles nettes différentes ; par contre, vous devez toujours pouvoir expliquer le raisonnement qui sous-tend les différents scénarios.
Méthode des multiples
L’approche des multiples consiste à comparer des start-up similaires pour en déterminer la valeur. Par exemple, si une start-up (similaire à la vôtre en termes de secteur, de taille, de modèle d’entreprise, etc.), qui dispose d’un chiffre d’affaires de 2 millions (20 000 $), est évaluée à 10 millions (100 000 $), cela signifie que sa valeur correspond au quintuple du chiffre d’affaires (10 millions/2 millions ou, en dollars, 100 000 $/20 000 $). Si la start-up est vraiment similaire à la vôtre, vous pouvez utiliser ce multiple pour évaluer votre entreprise. En partant de l’hypothèse que votre start-up a un chiffre d’affaires de 4 millions (40 000 $), sa valeur serait donc de 4 millions x 5 = 20 millions (ou 40 000 $ x 5 = 200 000 $).
Modèle de la valeur patrimoniale nette
L’approche de valorisation patrimoniale nette calcule la valeur totale des actifs corporels de l’entreprise. Pour les start-up, l’évaluation qui en résulte est généralement la plus faible de toutes puisque la plupart des start-up n’ont pas beaucoup d’actifs. Ce sont les actifs incorporels tels que l’idée, le potentiel et le talent de l’équipe qui intéressent les investisseurs.
Chaque entrepreneur doit savoir que le montant final de la transaction sera le fruit de l’évaluation mais aussi de la négociation entre l’investisseur et l’entrepreneur.
Ne levez pas plus de fonds que vous ne pouvez en gérer ! De nombreux investisseurs interrogés mettent en garde contre le fait de lever trop de fonds trop rapidement. Si la valeur de votre entreprise est importante dès les premières phases de son cycle de vie, les investisseurs s’attendront à ce que votre croissance soit similaire (si ce n’est plus rapide) lors de vos prochaines levées de fonds. Si vous ne pouvez pas justifier une hausse de la valeur, il vous faudra peut-être vous contenter d’un « down-round », c’est-à-dire d’un tour de financement assorti d’une valorisation inférieure à celle du tour précédent. Non seulement les investisseurs ne seront pas satisfaits, mais cela pourra avoir un impact négatif sur le moral des salariés.