Diagnostic de l’économie numérique au Sénégal

Le principal enjeu autour du développement de l’économie numérique au Sénégal est l’utilisation des TIC comme levier d’une croissance durable par le biais d’une modernisation de l’administration et des entreprises en offrant aux citoyens une nouvelle forme de société tirant pleinement profit des opportunités offertes par le numérique.

1.1. Enjeux, opportunités et défis à relever

1.1.1. Enjeux de l’économie numérique au Sénégal

Le principal enjeu autour du développement de l’économie numérique au Sénégal est l’utilisation des TIC comme levier d’une croissance durable par le biais d’une modernisation de l’administration et des entreprises en offrant aux citoyens une nouvelle forme de société tirant pleinement profit des opportunités offertes par le numérique. En clair, il s’agit de moderniser en profondeur le système productif sénégalais et le mode de vie des sénégalais. Cela renferme principalement trois objectifs fondamentaux :

Mettre le Sénégal à niveau sur la question des infrastructures
Les télécommunications, les TIC et l’économie numérique reposent principalement sur des infrastructures de qualité, de surcroit sur toute l’étendue du territoire national. La présence d’infrastructures de communications de qualité est en effet une condition nécessaire de la compétitivité d’une économie et du bon fonctionnement d’un Etat moderne. L’ancrage territorial des infrastructures est ainsi la condition du développement de l’économie numérique.
Il vise à créer de l’attractivité pour les entreprises, même de petite taille, ainsi qu’à faciliter des services tels que les démarches administratives, la santé ou l’éducation pour les citoyens. L’Etat du Sénégal s’est donné un rôle pivot, en créant les conditions de développement des infrastructures et le passage progressif au très haut débit et plus particulièrement la fibre optique qui représente une infrastructure vitale au développement du Sénégal au même titre que les routes ou les réseaux de distribution d’électricité.

Transformer la promesse technologique en progrès économique, social, démocratique et environnemental
L’ambition que le Sénégal s’est fixé dans le cadre de sa stratégie d’économie numérique est de transformer la promesse technologique en progrès économique, social, démocratique et environnemental. Dans cette stratégie, l’Etat a choisi de fédérer l’ensemble des parties intéressées : Etat, acteurs du secteur, acteurs industriels, PME-PMI et le monde de la recherche pour ensemble porter leurs actions à la mise en place de pôles de compétitivité qui structurent un écosystème très dynamique d’innovateurs du numérique.

Familiariser les citoyens aux possibilités offertes par les technologies numériques
Au-delà des infrastructures, l’enjeu de l’économie numérique est aussi de permettre à tous les citoyens, quel que soit leur âge, leur parcours et leur lieu de vie, d’accéder et de se familiariser aux possibilités offertes par les technologies numériques, pour mieux participer à la vie sociale, collaborer, entreprendre, réaliser des projets, agir en consommateur responsable. C’est également la modernisation des usages et des services publics dans les territoires : e-santé, e- éducation, e-administration sont des réponses permettant de compléter l’aménagement numérique des territoires par les infrastructures et de donner un véritable rôle aux territoires dans la diffusion du numérique.

1.1.2. Opportunités de l’économie numérique au Sénégal

  • Population jeune (62% de la population âgée de moins de 25 ans) ;

  • Population urbaine croissante (+3,6% par an) ;

  • Importante diaspora active qui fournit des compétences, des réseaux sur les marchés des pays développés et un soutien financier ;

  • Taux d’adoption de smartphone au Sénégal (35,6%) qui est l’un des plus élevés d’Afrique de l’Ouest (avec une moyenne régionale de 28%) ;

  • Taux d'activité entrepreneuriale élevé : 39% de la population sénégalaise âgée de 18 à 64 ans crée ou dirige une nouvelle entreprise (en 2015, 63 entreprises en démarrage par million d'habitants, Sénégal 13e sur 107 pays classés contre 43 en France et 7 en Inde).

Source : Banque Mondiale, état des lieux des Fintechs, Octobre 2019

1.1.3. Stratégies adoptées

PSE À TRAVERS LA STRATÉGIE SÉNÉGAL NUMÉRIQUE 2016 - 2025

PRÉREQUIS 1 

Sommaire

Responsable

Budget (Millions FCFA) 

Action 121 : Renforcement de l'autorité gouvernementale (AG) en charge du numérique 

Présidence de la République, Ministre en charge du numérique (AG) 

Pas de budget 

Action 122 : Opérationnalisation de l’Observatoire National du Numérique 

MENT 

500 

ANSD 

ARTP 

Opérateurs 

OPTIC 

PRÉREQUIS 2 

Action 211 : Introduction du numérique dans les curricula de formation (du primaire au secondaire) 

MEN 

50 000 

MESRI 

MEFPA 

Action 212 : Intégration du numérique dans le système éducatif et la formation 

MEN 

20 000 

MESRI 

MEFPA 

Action 213 : Création de filières de formation sur les technologies émergentes (big data, cloud IA, IOT) 

MESRI 

10 000 

Action 225 : Développement de partenariats avec les Majors dans le domaine des TIC pour la certification des compétences 

Secteur Privé 

500 

MESRI 

CNC 

MENT 

MFPA 

PRÉREQUIS 3 

 

 

Action 311 : Création de la structure nationale en charge de la cyber sécurité 

CNC 

3200 budgets fonctionnement estimé 

300
Budget création 

MENT 

Min forces Armées 

Action312 : Mise en place d’une infrastructure nationale de gestion de la certification électronique (PKI national) 

CNC 

500 

MENT 

AXE 1 

 

 

Action 413 : Mise en place de Réseaux d’accès Fixes 

MENT 

1 000 

Action 414 : Mise en place de Réseaux d’accès Mobiles 

MENT 

1 000 

Action 415 : Hébergement 

MENT 

1 000 

Action 421 : Extension : Backbone national fibre optique et MAN 

MENT (ARTP) 

50 000 

Opérateurs 

Action 422 : Extensions couverture : réseaux d’accès THD Mobile (4G) 

MENT (ARTP) 

250 000 

Opérateurs 

Action 423 : Extension couverture : Réseaux d’accès THD Fixe (FTTH) 

MENT 

43 000 

ARTP 

Opérateurs 

 

Opérateurs 

10 000 

Action 431 : Poursuivre le développement de datacenters 

Secteur privé 

 

AXE 2

 

 

Action 511 : Élaboration d’une stratégie e- gov (transformation numérique de l’administration) 

MENT 

600 

Action 512 : Généralisation de l’intranet gouvernemental au niveau national 

MENT (ADIE) 

300 000 

Action 513 : Création d’une identité numérique fiable (PP – PM) 

Ministère de l’intérieur 

4 000 

Action 521 : Dématérialisation des procédures administratives prioritaires 

Secteur privé 

3 000 

ADIE 

Action 522 : Mise en place d’un système de paiement électronique et sécurisé 

MENT 

1 000 

DGCPT 

MFB 

Action 526 : Mise en place d'un référentiel digitalisé des entreprises 

APIX 

1 000 

MENT (ADIE) 

Action 527 : Mise en place du système de gestion du registre national foncier 

DGID (Cadastre) 

5 000 

Action 528 : Mise en place d'un Plan d'adressage national 

MCTDAT 

15 000 

AXE 3

 

 

Action 621 : Développer les services d’offshoring (IT/BPO) 

Secteur privé 

500 

APIX 

Action 622 : Contribution à l’entrepreneuriat numérique féminin 

MENT 

6 000 

Action 624 : Mise en place d’une Ville numérique sur l’Axe Diamniadio – Sébikhotane – Diass-Lac Rose 

DGPU 

100 000 

MENT 

AXE 4

 

 

Action 711 : Réalisation d’un système de mesure du rendement, de l’état des sols et des plantes 

MAER 

1 300 

Action 712 : Mise en place d’un système d’identification et de sécurisation du cheptel 

MEPA 

2 700 

Action 713 : Mise en œuvre du programme de digitalisation du secteur de la pêche 

MPEM 

31 000 

Action 721 : Mise en œuvre du plan d’actions de la stratégie 

Ministère commerce 

350 

Action 731 : Développement des services financiers digitaux innovants 

MENT 

200 

Action 741 : Opérationnalisation de la stratégie santé digitale 

MSAS 

35 000 

Action 751 : Mise en place de la cyber infrastructure nationale pour l’enseignement supérieur et la recherche 

MESRI

4000

Stratégies de la DER/FJ (Délégation à l’Entreprenariat Rapide des femmes et des jeunes)
Mesures spécifiques au secteur du numérique (396 millions FCFA)

  • Suspension des remboursements en capital et intérêt pour l’ensemble des financements octroyés aux startups du numérique pour 6 mois ;

  • Mise en place d’une ligne de financement d’urgence (mise à disposition) de 200 Millions FCFA sous forme de “Prêts COVID-19 DER/FJ” pour des crédits entre 3 et 12 Millions FCFA avec 3 mois de différé (renouvelable une fois) de paiement pour la prise en charge de leurs besoins en fonds de roulement ;

  • Restructuration des prêts des startups en situation d’impayés pré-COVID 19 ;

  • Démarrage des investissements pour le fonds d’incubation « Fabrique des startups » pour un montant de 196 Millions FCFA. Cette ligne permettra d’octroyer des prêts d’honneur de 5 millions FCFA à 5% (TEG) avec un différé de paiement de 6 mois assorti d’une subvention d’assistance technique de 1 Million FCFA à 32 start-ups. Ces modules seront dispensés par les incubateurs de la région de Dakar ;

  • Lancement d’un dispositif supplémentaire d’assistance technique en ligne pour les start-ups du numérique dans le cadre de la gestion de la crise du COVID 19.

1.2. Diagnostic des textes législatifs, réglementaires du secteur

1.2.1. TEXTES À CARACTÈRE LÉGISLATIF
1

Loi n° 2008-08 du 25 Janvier 2008 sur les transactions électroniques

2

Loi n° 2008-10 du 25 janvier 2008 portant loi d’orientation sur la Société de l’Information (LOSI)

3

Loi n° 2008-11 du 25 janvier 2008 portant sur la Cybercriminalité

4

Loi n° 2008-12 du 25 Janvier 2008 sur la protection des données à caractère personnel.

5

Loi n° 2008-41 du 20 août 2008 portant sur la Cryptologie

6

Loi no 2008-46 du 03 Septembre 2008 instituant une Redevance sur l'Utilisation du Réseau des Télécommunications Publiques (RUTEL)

7

Loi n° 2008-49 du 23 Septembre 2008 instituant une contribution volontaire d’un pour cent (1%) sur les marchés publics des biens et de services numériques

8

Loi n° 2011-01 du 24 Février 2011 portant Code des Télécommunications

9

Loi n° 2016-29 du 08 novembre 2016 modifiant la loi n° 65-60 du 21 juillet 1965 portant Code pénal

10

Loi n° 2016-30 du 08 novembre 2016 modifiant la loi n° 65-61 du 21 juillet 1965 portant Code de procédure pénale

11

Loi n° 2017-13 du 20 Janvier 2017 modifiant la loi n° 2011-01 du 24 Février 2011 portant Code des Télécommunications

12

Loi no 2017-27 du 13 Juillet 2017 portant Code de la Presse

13

Loi no 2018-28 du 12 Décembre 2018 portant Code des Communications Électroniques

14

Loi no 2020-01 du 06 Janvier 2020 relative à la Création et à la Promotion de la Startup au Sénégal

 

1.2.2. TEXTES À CARACTÈRE RÈGLEMENTAIRE
1

Décret n° 2008-718 du 30 Juin 2008 relatif au commerce électronique pris pour l'application de la loi n° 2008-08 du 25 Janvier 2008 sur les transactions électronique

2

Décret n° 2008-719 du 30 Juin 2008 relatif aux communications électroniques pris pour l'application de la loi n° 2008-08 du 25 Janvier 2008 sur les transactions électroniques

3

Décret n° 2008-720 du 30 Juin 2008 relatif à la certification électronique pris pour l'application de la loi n° 2008-08 du 25 Janvier 2008 sur les transactions électroniques 

4

Décret n° 2008-721 du 30 Juin 2008 portant application de la loi n° 2008-12 du 25 janvier 2008 sur la protection des données à caractère personnel. 

5

Décret n° 2010-1209 du 13 Septembre 2010 portant application de la loi n° 2008 - 41 du 20 Août 2008 sur la cryptologie au Sénégal 

6

Décret no 2011-1271 du 24 Août 2011 abrogeant et remplaçant le Décret n° 2010-632 du 28 mai 2010 instituant un Système de Contrôle et de Tarification des Communications Téléphoniques Internationales entrant en République du Sénégal 

7

Décret no 2011-1707 du 07 Octobre 2011 portant Création et Organisation de la Commission Nationale de la Connectivité 

8

Décret n° 2012-447 du 12 avril 2012 abrogeant le décret n° 2012-301 du 23 février 2012 portant approbation de la Convention de concession passée entre l’Etat du Sénégal et la Société MTL Infrastructures et Services S.A. pour l’établissement et l’exploitation d’infrastructures de Télécommunications 

9

Décret n° 2013-1432 du 12 Novembre 2013 portant Création du Comité National de Pilotage de la Transition de l'Analogique vers le Numérique 

10

Décret no 2015-678 du 22 Mai 2015 portant Mise en Place d'un Dispositif de Supervision et de Contrôle de l'Activité des Opérateurs de Télécommunications 

11

Décret n° 2016-1081 du 03 Août 2016 portant approbation de la convention de concession et du cahier des charges de la SONATEL 

12

Décret n° 2016-1987 du 14 Décembre 2016 relatif aux Modalités d'Attribution de l'Autorisation d'Opérateur d'Infrastructures 

13

Décret n° 2016-1988 du 14 Décembre 2016 relatif au Partage d'Infrastructures de Télécommunications 

14

Décret no 2018-1961 du 09 Novembre 2018 portant Création, Attribution, et Modalités d'Organisation et Fonctionnement du Conseil National du Numérique (CNN) 

15

Décret no 2019-593 du 14 Février 2019 relatif à l'Accès/Service Universel 

16

Décret n° 2020-2224 du 11 Novembre 2020 relatif aux Attributions du Ministre de l'Economie Numérique et des Télécommunications 

17

Arrêté Primatoral no 001821 du 30 Janvier 2019 portant Nomination des Membres du Conseil National du Numérique 

18

Arrêté no 024541 du 09 Octobre 2019 fixant la Composition, l'Organisation et le Fonctionnement du Comité d'Orientation et de Suivi de l'Accès/Service Universel 

1.3. Mesures incitatives consenties aux Start-ups

En 2020, le Sénégal est devenu le premier pays de l’UEMOA à se doter d’un cadre législatif spécifiquement dédié aux startups avec la loi 2020-01. Les principales dispositions de cette loi sont présentées ci-après :

Article 8.- Toute start-up enregistrée ou labélisée bénéficie de mesures incitatives dans les conditions prévues par la loi n° 2020-01 startup promulguée :

Ces mesures, prescrites selon la réglementation en vigueur, concernent :

  • l'octroi d'avantages douanière et sociaux suivent des conditions à définir en tenant compte du code du Travail et au code général des douanes ;

  • l'aménagement de mesures fiscales suivant des conditions à définir en tenant compte du Code général des Impôts ;

  • l’octroi de garanties en vue de l'obtention de crédit ;

  • l’octroi direct de financements publics ou privés,

  • la mise en place de mesures favorables à l'investissement ;

  • la facilitation de l'accès à la commande publique suivant des conditions à définir en tenant compte du Code des Marchés publics ;

  • la mise en place de mesures d'accompagnement, de facilitation et de développement de la startup ;

  • la mise en place de mesures de renforcement des capacités de la startup.

Article 9.- L'entreprise souhaitant bénéficier des avantages et mesures incitatives réservés à la startup est tenue de se conformer aux dispositions de la présente loi. Elle est soumise à des procédures simplifiées d'enregistrement et de labellisation mises en place par la Commission, suivant des conditions et modalités fixées par décret.

Article 10.- La startup légalement enregistrée au niveau des structures d'accompagnement agréées peut bénéficier auprès de l'État d'un appui ayant pour objectif de :

  • Subventionner la formalisation de la société ;

  • Réserver le nom de domaine.sn ;

  • Assurer la protection des innovations de la start-up auprès des organismes nationaux et internationaux de protection de propriété intellectuelle ;

  • Faciliter l'accompagnement des incubateurs agréés ;

  • Accompagner les activités de recherche et de développement ;

Couvrir tout autre accompagnement nécessaire durant la phase de démarrage de la startup.

Sans préjudice de l'application d'autres mesures sociales, il est mis en place au profit de la start- up légalement enregistrée, des mécanismes de prises en charge des cotisations et autres charges sociales légalement dues au titre de son statut d'employeur.

La start-up légalement enregistrée bénéficie d'avantages fiscaux particuliers tels que prévus dans le Code général des Impôts.

La startup légalement enregistrée bénéficie des mesures de facilitation et des régimes douaniers qui leur sont plus favorables conformément aux lois et règlements en vigueur.

Article 11.- La Commission met en place une plateforme de formation et de renforcement de capacités réservée à la start-up légalement enregistrée.

La plateforme permet notamment l'accès à une base de données et une liste d'experts, de formateurs et de mentors qui accompagnent la mise à niveau des porteurs de projets sur des thématiques variées notamment, la finance, le marketing, la communication, l'élaboration de business plans,

Article 12.- Il est mis en place au profit de la start-up labellisée des fonds d'origine publique et privée, destinés principalement à financer directement les Start-up éligibles et à garantir :

  • Dans la limite d'un plafond fixé par décret, les prêts, financements et participations au capital des startup, consentis ou réalisés par des sociétés d’investissement, quelle que soit leur forme, et de tout autre organisme d’investissement selon la législation en vigueur ;

  • Les prêts consentis aux startups par les établissements de crédit et autres institutions financières assimilées ;

  • L’exécution de marchés.

Les mécanismes de dotation ainsi que les modalités de gestion des fonds pour le financement et la croissance des startups sont fixés par décret.

La startup labellisée peut bénéficier, pendant la durée de validité du label, d'avantages douaniers dans les mêmes conditions prévues à l'article 10 de la présente loi au profit de la startup enregistrée.

Article 13.- La startup labellisée bénéficie d'un régime préférentiel pour l'accès à la commande publique.

Durant la période de validité du label, une marge de préférence de 5% est accordée à toute startup labellisée qui participe à une procédure d'appel à la concurrence relative aux marchés publics, aux délégations de service public et aux contrats de partenariat.

Ce pourcentage est cumulable avec tout autre avantage accordé autres candidats par la réglementation en vigueur. Le cumul de la préférence ne peut dépasser 25%. Le candidat à un marché public, d'une délégation de service public ou d'un contrat de partenariat qui accepte de sous-traiter 30% des prestations objet du contrat à une ou plusieurs startups labellisées ou qui présente une offre en groupement avec une ou plusieurs startups, peut bénéficier d'une marge de préférence de 5%. Cette marge de préférence est cumulable avec toute autre marge prévue par la réglementation en vigueur,

En cas de groupement avec une autre entreprise qui n'est pas une startup labellisée, la marge de préférence prévue à l'alinéa précédent du présent article n'est pas applicable.

Dans le cadre de la mise en œuvre de contrats de partenariat public privé entre une autorité contractante et une startup labellisée, il est tenu compte du statut du candidat dans le cadre de l'application des dispositions relatives à l'offre spontanée.
Les modalités d’application et de suivi des avantages et mesures incitatives pour favoriser l'accès des startups à la commande publique sont fixées par la Commission.

Les conditions de mise en œuvre de ces mesures spécifiques d'accès à la commande publique sont définies par décret.

Article 14.- La Commission, en collaboration avec toutes les parties prenantes de l'écosystème des startups y compris les établissements de crédit au sens de la loi portant règlementation bancaire et les autorités compétentes de supervision et de contrôle, définissent et mettent en place des stratégies et mécanismes alternatifs de financement de la startup dans le respect des lois et règlements en vigueur.

1.4. Les réalisation et perspectives en matière de financement des TPE et PME

1.4.1. Principales réalisations(2)

  • Baisse du taux d’usure qui est passé de 18% à 15% pour les banques et 27 à 24% pour les SFD et établissements financiers ;

  • Mise en place d'un bureau d'informations sur le crédit ;

  • Promulgation de la loi n°2018-11 du 30 mars 2018 modifiant la loi uniforme 2014-02 du 06 janvier 2014 portant réglementation des bureaux d’informations sur le crédit (BIC). Avec l’entrée en vigueur de cette loi, les institutions financières vont disposer de rapports de solvabilité fiables permettant de réduire l’asymétrie d’informations ainsi que l’amélioration de l’accès au crédit à moindre coût, notamment pour les PME ;

  • Mise en place d’un compartiment PME au niveau de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) ;

  • Lancement du dispositif de soutien de la BCEAO aux PME ;s’appuyant essentiellement sur des Structures d’Appui et d’Encadrement (SAE) chargées d’identifier, d’accompagner et de suivre les PME pour leur faciliter l’accès au financement et réduire le risque perçu par les banques ;

  • Elaboration par l’ADEPME du programme d’appui aux PME dénommée « Impact PME Sénégal 20-25 » ;

  • L’adoption de la loi n° 2017-24 du 28 juin 2017 portant création, organisation et fonctionnement des tribunaux de commerce et des chambres commerciales d’appel ;

  • Opérationnalisation du tribunal de commerce de Dakar qui devrait contribuer à la réduction des délais et des coûts pour faciliter l’exécution des contrats ainsi que la protection efficiente des investisseurs et opérateurs économiques. En effet, les jugements du tribunal devraient être délivrés dans un délai de 3 moins, à compter de la première audience ;

  • Mise en œuvre du programme d'éducation financière des PME ;

  • Vulgarisation du dispositif de médiation et conciliation avec l’observatoire de la qualité des services financiers ;

  • Renforcement du programme de labellisation des PME qui est un processus qui vise à améliorer l’éligibilité de la PME aux financements bancaires ou autres par un renforcement du management, de la lisibilité de l’entreprise dans son secteur et du monitoring ;

  • Lancement du Programme « ENVOL », fruit du partenariat public-privé innovant entre l’ADEPME et une banque de la place. Le programme allie assistance technique et appui financier pour offrir aux PME une solution globale à leurs besoins de croissance. Il a été dégagé une enveloppe financière de 170 milliards sur 5 ans, dont 15 milliards en 2018 pour les PME sénégalaises inscrites au Programme de Labellisation ;

  • Démarrage des activités de financement de la Délégation à l’entreprenariat rapide.

1.4.2. Perspectives

  • Mise en œuvre du programme Impact PME 2025 de l’ADEPME ;

  • Promulgation du projet de loi d’Orientation PME ;

  • Financement des PME attributaires de marchés publics par la Caisse des Marchés Publics de la Caisse des dépôts et Consignations (CDC) ;

  • Intégration des grands facturiers dans la plateforme du Bureau d’informations sur le crédit ;

  • Internalisation des lois uniformes sur le crédit-bail, la microfinance islamique ;

  • Développement des mécanismes de financement innovants tels quel’affacturage, le cautionnement mutuel ainsi que le crédit digital ;

  • Transformation du FONGIP en établissement financier.

 

(2) Source : Bureau Opérationnel de Suivi du PSE